Policiers Nuit et Brouillard

Quand on évoque les policiers sous l’occupation, l’affaire se résume à deux ou trois clichés devenus évidences : Vichy, rafles au petit matin, rôle sombre de la police française. Et s’il y avait eu aussi des policiers résistants, bien plus nombreux qu’on ne le dit ? Et si la Résistance devait une part de son efficacité à leur soutien ?

Nuit et Brouillard aux bords de la Garonne va bientôt paraître chez L’Harmattan.

Je me suis glissé dans la peau du flic : j’ai cuisiné témoins et suspects, ils se sont mis à table. Je les ai confrontés, j’ai reconstitué la scène de crime, exhumé des milliers d’archives de l’épuration. C’est la chair de ce récit. Dans les commissariats se côtoyaient policiers collaborateurs et résistants, sous l’oeil impitoyable des SS, dans des locaux piégeux où une mine pouvait sauter sous leurs pas à tout instant.

Aucun de ces personnages hauts en couleur n’est inventé. Ni les héros discrets qui ont résisté, ni les tortionnaires qui se faisaient passer pour des anges, ni même ce policier résistant qui s’infiltra dans la Gestapo sur ordre de la Résistance, et l’a payé chèrement.

Les policiers résistants ont saboté des milliers d’enquêtes qui visaient les pourchassés de Vichy. Beaucoup l’ont payé de leur vie, devenant eux-mêmes Nuit et Brouillard, disparus dans la nuit des camps.

Quelques repères chronologiques et historiques

1933
30 janvier 1933 : Adolf Hitler devient chancelier du Reich. Février 1933 : ouverture du camp de concentration d’Oranienburg, puis en mars, de celui de Dachau 27 février 1933 : incendie du Reichstag à Berlin. Dans les mois qui suivent, les SS s’emparent brutalement de la police, de l’armée, et de la justice. Les opposants sont envoyés dans les camps.
1937-38 :
La police judiciaire française démantèle la Cagoule, organisation qui tentait d’instaurer un régime fasciste en France. 2 (…)