Flics résistants

Quand on évoque les policiers sous l’occupation, l’affaire se résume à deux ou trois clichés devenus évidences : Vichy, rafles au petit matin, rôle sombre de la police française. Un policier devenu historien, Luc Rudolph, m’a conduit à me poser la question : et s’il y avait eu aussi des policiers résistants, bien plus nombreux qu’on ne le dit ? Et si la Résistance devait une part de son efficacité à leur soutien ?

Ils ont saboté les enquêtes demandées par la police allemande sur des résistants ou des Juifs, prévenu des personnes menacées, fourni les maquis en faux papiers d’identité et en tickets de pain, transporté des armes, fait évader des aviateurs alliés, se sont engagés dans des réseaux de renseignement et d’action. Souvent, ils l’ont payé de leur vie et sont devenus des flics Nuit et Brouillard, disparus dans la machine concentrationnaire nazie.

Nuit et Brouillard, c’était la consigne d’omerta des Nazis : ne laisser filtrer aucune nouvelle du sort qui était réservé aux déportés "ennemis du Reich" : Juifs, tziganes, homos, résistants, indésirables.

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    Pierre Bouthier vit en Alsace. Originaire des Landes, il a travaillé en Normandie comme prof de lettres... et à la Poste. Son grand-père était policier à Bordeaux en France occupée. Pour soulever la chape de silence des témoins, il s’est fait historien, enquêteur et auteur. Il a exhumé des (…)