Qui étaient ceux que la presse a appelés alors « les policiers-gangsters » ?
C’étaient des ripoux, et parfois d’ex-collaborateurs. En 1946, la police réussit à les éliminer.
Ils s’étaient d’abord mis au service de la police allemande.
Celle-ci manquait d’effectifs en France occupée, ce qui n’est paradoxal qu’en apparence : car , pour conquérir et occuper l’Europe, l’armée allemande avait besoin de tous les hommes valides.
Pour compenser ce manque d’effectifs, la police allemande tentait de mettre à son service des policiers français.
Certains d’entre eux s’étaient mis au service des occupants, de façon plus ou moins zélée. Soit par obéissance à leur hiérarchie, soit pour certains par idéologie fasciste, soit encore pour d’autres, parce qu’ils étaient décidés à profiter de la situation et à s’enrichir en collaborant avec l’occupant.
Ces derniers ont profité de leurs fonctions pour s’enrichir, en rançonnant Juifs, résistants, et tous ceux qui n’avaient plus aucun droit. Extorsions de fonds, chantage, tortures, faux procès-verbaux, tout était bon pour dépouiller leurs victimes.

À la Libération à Bordeaux, plusieurs d’entre eux, brusquement devenus d’admirables Résistants (!), sont chargés de l’épuration par les nouvelles autorités. Excellente aubaine pour recycler leurs méthodes éprouvées. Cette fois-ci, ils les exercent contre les anciens collaborateurs, ou présumés tels. Car parfois, juste pour s’enrichir, ou par vengeance, ils montent de fausses affaires d’espionnage, au détriment de victimes qui ont lea plus grande peine à se défendre.
La police réussit à les épurer en 1946 : ils sont démasqués quand éclate l’affaire des policiers gangsters , qui fait les unes de la presse régionale pendant six mois.
Je raconte aussi leur histoire palpitante dans Nuit et Brouillard aux bords de la Garonne. Leur affrontement avec les vrais policiers résistants a été féroce.
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