À voir en replay sur france.tv : Le procès de Maurice Papon. Trois épisodes poignants sur le procès et son contexte.
Papon avait entière délégation de signature sur les questions juives, et a organisé des rafles qui à Bordeaux ont été, hélas, bien plus efficaces qu’à Paris et Nancy.
De très nombreux policiers ont été poursuivis pour collaboration, environ 700 ont été exécutés pendant la période d’épuration extra-judiciaire, et par la suite environ 150 autres ont été fusillés après jugement. Mais ceux qui leur donnaient les ordres, les préfets ou leurs collaborateurs immédiats comme Papon, ont rarement été inquiétés. Jusqu’à ce procès.
La petite-fille de deux personnes déportées m’écrit pour me signaler ceci :
"Ce que le documentaire ne relate pas, c’est qu’Annie, qui ne s’était pas constituée partie civile, s’est déplacée en tant que témoin pour déposer devant la Cour d’Assises, à la demande de Michel Cohen, fils du grand Rabbin Cohen. En effet, Papon a accusé ce dernier, au cours du procès, d’avoir livré des enfants à la Gestapo. Alors bien au contraire que le Grand Rabbin s’est employé à les cacher (notamment par l’intermédiaire d’Anne-Marie Guillot, qui obtiendra la médaille des Justes, laquelle Mme Guillot lui a fait également passer la ligne de démarcation). Ma mère en a témoigné devant la Cour d’Assises. Les noms des trois enfants apparaissent dans la liste des enfants recherchés ensuite par la Préfecture, prétendûment selon Papon "à la demande des parents"... qui étaient morts."